Moins de châtaignes d’eau dans la Yamaska

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Les techniciens de l’OBV Yamaska ont trouvé peu de châtaignes d’eau cet été dans les rivières Yamaska et Noire. Leur opération de détection et de contrôle de cette espèce exotique envahissante (EEE), réalisée pour une quatrième année, a permis de retirer des eaux 3 mètres cubes de châtaignes d’eau. Il s’agit d’une baisse de 76,7 % du volume amassé en 2021 (12,9 m³).

La lutte contre cette EEE n’est pas gagnée ou terminée pour autant, avertit Alexandre Joly, gestionnaire de projets à l’OBV Yamaska. « Il faut éviter de se réjouir trop rapidement. Cette diminution draconienne pourrait être ponctuelle et nous pourrions voir une remontée l’année prochaine. La colonne d’eau en juin était 80 cm plus haute que la moyenne mensuelle par rapport à 2021. Ça pourrait avoir nuit à la germination des plants. Des eaux plus basses pourraient permettre à plus de noix de faire des plants. Nous en aurons une meilleure idée l’an prochain lorsque nous continuerons nos travaux de contrôle », explique-t-il.

Une mauvaise nouvelle porte cependant ombrage au fait que peu de plants de châtaigne ont été retirés des eaux de la Yamaska. Les techniciens ont en effet découvert des colonies de cette espère envahissante dans le grand lac Saint-Pierre, en aval de l’embouchure de la rivière Yamaska et dans un méandre. Cette découverte est très inquiétante pour le grand lac Saint-Pierre, soutient M. Joly. « Une surveillance accrue devra être assurée dans les prochaines années pour éviter que ces zones ne s’agrandissent. Nous allons poursuivre nos travaux pour contrôler cette espèce et éviter qu’elle n’affecte de nouveaux secteurs. Le lac est un habitat idéal pour la châtaigne et la configuration des méandres change au fil des ans, ce qui rend l’accès aux colonies inégal d’une année à l’autre », indique-t-il.

Un travail de surveillance et de contrôle de la châtaigne d’eau est incontournable pour limiter ses impacts, soutient M. Joly. « Un suivi annuel serré des colonies du lac Saint-Pierre et une détection plus étendue des méandres aideront à prévenir la colonisation de celui-ci. L’ensemble du projet de la rivière Yamaska vise à protéger le lac Saint-Pierre contre l’envahissement par la Châtaigne d’eau. Ces efforts doivent se poursuivre », insiste-t-il.

En 2019, lors de la première année du projet de détection et de contrôle de la châtaigne d’eau, les techniciens de l’OBV ont retiré 41,7 m³ de ces plants. L’année suivante, ce sont 9,2 m³ de ces plants qui ont été amassés. Puis en 2021, les travaux de contrôle ont permis d’arracher 12,9 m³.

La zone contrôlée s’étend du pont de la route 112, à Saint-Césaire, jusqu’au lac Saint-Pierre et ses méandres. La rivière noire, du barrage à Saint-Pie jusqu’à son embouchure avec la rivière Yamaska, a également été sillonnée. En tout et pour tout, ce sont 128 kilomètres de cours d’eau qui ont été surveillés.

Encore cette année, l’OBV Yamaska a pu bénéficier des aides financières de la Fédération de la faune du Québec, de Conservation de la Nature du Canada et du Ministère Pêches et Océans Canada, par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril, ainsi que de la municipalité de Saint-Hyacinthe. La municipalité de Saint-Damase a également contribué au projet par son implication logistique.