Les jardins de pluie, un outil pour s’adapter aux impacts des changements climatiques

Date

Les changements climatiques risquent d’impacter fortement les municipalités. Les fortes averses des dernières semaines démontrent à quel point l’eau peut causer des dégâts importants non seulement aux infrastructures, mais également aux propriétés résidentielles. L’une des façons de réduire ces impacts est d’aménager des jardins de pluie sur les terrains des citoyens pour que les eaux pluviales s’infiltrent dans le sol au lieu de ruisseler vers les réseaux d’égout et de les engorger.

 

L’organisme de bassin versant de la Yamaska (OBV Yamaska) fait la promotion des jardins de pluie depuis quatre ans maintenant. Tout a commencé en 2020 avec le projet de jardins intelligents d’Action lac Waterloo (ALW). Depuis deux ans, six autres villes (Bromont, Canton de Shefford, Cowansville, Farnham, Granby, Lac-Brome) ont joint le mouvement des jardins de pluie dans le cadre du projet Eau de pluie en r-évolution. Toutes ces villes offrent à leurs citoyens un programme de subventions pour les aider à aménager un jardin de pluie sur leur terrain.

 

Une étude à Burnville au Minnesota a permis de comparer deux quartiers résidentiels, un pourvu de jardins de pluie et un autre dépourvu de ce type d’infrastructures vertes. Le volume d’eaux de ruissellement du quartier avec les jardins de pluie était de 90 % inférieur à l’autre quartier. « Les changements climatiques vont nous apporter de plus en plus d’épisodes de pluies intenses et parallèlement l’urbanisation fait augmenter les surfaces imperméables. Les jardins de pluie sont une des solutions de gestion durable des eaux pluviales qui permettent de diminuer l’impact des eaux de ruissellement comme les surverses d’eaux usées dans nos cours d’eau et les inondations », explique Sabine Vanderlinden, gestionnaire de projets à l’OBV Yamaska.

 

La popularité du projet Jardins de pluie ne se dément pas. Les techniciens en environnement de l’OBV liés au projet ont effectué cette année, en date du 17 juillet, 70 visites de propriétés pour déterminer si des jardins de pluie pouvaient y être réalisés. Un total de 21 jardins de pluie sont en voie d’être aménagés et huit nouvellement créés en 2023 sont déjà en fonction pour gérer les eaux pluviales. Notons que des chantiers collectifs ont été organisés pour donner un coup de main à des citoyens pour la réalisation de leur projet lorsqu’ils en font la demande.

 

Par ailleurs, la 2e édition de la Fête des plantes a été très populaire. Tenue le 3 juin à la Maison des jeunes l’Exit de Waterloo en collaboration avec ALW, l’activité a réuni plus de 70 personnes venant des villes avoisinantes. Elles ont pu acheter des plants indigènes destinés à être plantés dans des jardins de pluie. Les plants ont été cultivés par la Maison des Jeunes.

 

D’autre part, ALW et l’OBV Yamaska reviennent à nouveau cette année avec la Tournée des jardins. L’an dernier, l’activité, qui permet aux personnes intéressées de voir de visu des jardins de pluie et de discuter de leur aménagement avec leurs propriétaires, avait rassemblée une vingtaine de personne. Cette année, la Tournée aura lieu le samedi 5 août à Waterloo, de 9h00 à 12h00. Pour s’inscrire, les personnes doivent écrire à sebastien.fortindemers@obv-yamaska.qc.ca

 

ALW et l’OBV ont lancé une nouveauté cette année : le programme des Ambassadeurs des jardins de pluie. Les jardins de pluie sont bien ancrés dans la municipalité de Waterloo où de telles infrastructures vertes sont aménagées depuis 2020. Pour assurer la pérennité du projet avec ALW, un programme de formation a été mis sur pied pour accompagner les Waterlois désirant aménager un jardin de pluie. La formation, créée en partenariat avec ALW, a été offerte les 9 et 15 juillet derniers et dix personnes y ont participé. Ces ambassadeurs des jardins de pluie rempliront en 2025 le rôle assuré jusqu’à maintenant par les techniciens de l’OBV. Ils assisteront les citoyens dans leur projet de jardin de pluie.

 

Le projet Eau de pluie en r-évolution bénéficie du financement de Desjardins et d’Environnement et Changement climatiques Canada par l’entremise de son programme EcoAction.

Voici un jardin de pluie en action lors d’une forte averse enregistrée au début du mois de juillet à Granby. La capacité d’absorption du sol à l’endroit choisi pour aménager le jardin de pluie permet de gérer en quelques heures toute la pluie tombée sur la toiture de la maison.